2014 devrait rester dans les annales parmi les bons crus pour les autorisations de nouvelles entités moléculaires (NEM). Etats-Unis et Europe font quasiment jeu égal avec respectivement 35 et 34 NEM autorisées l’année dernière, avec, de part et d’autre une forte proportion de molécules first-in-class. 17 et 14 des NEM autorisées aux Etats-Unis et en Europe en 2014 sont ainsi les premiers représentants d’une nouvelle classe thérapeutique. Aux Etats-Unis, le statut de Breakthrough Therapy porte manifestement ses fruits. Alors que 211 demandes ont été déposées depuis sa création en 2012, 63 candidats médicaments ont maintenant obtenu ce statut qui permet à des produits susceptibles d’améliorer substantiellement le traitement de pathologies graves d’accéder à une procédure d’autorisation accelérée. Sur l’ensemble des candidats médicaments ayant acquis ce statut, trois aires thérapeutiques prédominent avec 22 % des produits dans le domaine de l’hématologie suivi par l’oncologie et les antiviraux (21 %).
Après l’ibrutinib (Imbruvica®) de Johnson&Johnson, l’obinutuzumab (Gazyva®) de Roche et le sofosbuvir (Sovaldi®) de Gilead autorisés en 2013, sept autres médicaments dotés du statut de Breakthrough Therapy ont obtenu une AMM en 2014 (Blincyto®, Esbriet®, Harvoni®, Keytruda®, Ofev®, Zydelig®, Zykadia®). La FDA a également autorisé de nouvelles indications pour trois médicaments ayant le statut de Breakthrough Therapy, à savoir Imbruvica® et Arzerra® dont les indications ont été étendues en 2014 dans le traitement de la leucémie lymphocytaire chronique et Kalydeco® dont les indications pour le traitement de la mucoviscidose ont été élargies à des mutations supplémentaires. Ces trois extensions d’indications ont aussi été approuvées en Europe en 2014.
Première thérapie à base de cellules souches, premier anticorps bispécifique, premiers anti-PD1
En Europe, l’EMA a délivré à la fin 2014 son premier avis favorable pour la mise sur le marché d’un produit de thérapie cellulaire à base de cellules souches, Holoclar® de l’italien Chiesi. Destiné au traitement de la kératite modérée à sévère par déficience en cellules limbiques, Holoclar® résulte de la multiplication in vitro de cellules cornéales épithéliales autologues prélevées dans des zones non lésées de la cornée du patient. L’épithélium ainsi reconstitué est ensuite transplanté pour restaurer et/ou améliorer la vue du patient.
L’oncologie reste une des principales aires thérapeutiques représentées parmi les NEM autorisées en 2014, avec notamment l’approbation d’un premier anticorps bispécifique et des premiers anticorps anti-PD1. La FDA a ainsi donné son feu vert début décembre 2014 au blinatumomab (Blincyto®) d’Amgen pour le traitement de la leucémie aiguë lymphoblastique sans chromosome Philadelphie. Parmi les premiers représentants de nouvelles classes thérapeutiques autorisés en 2014, on relèvera les deux premiers feux verts accordés à des médicaments dirigés contre un des principaux points de contrôle du système immunitaire (immune checkpoint), le récepteur PD-1 (Programmed cell Death 1) pour restaurer la réponse immunitaire antitumorale. Il s’agit de Keytruda® de Merck&Co, autorisé en septembre dernier et d’Opdivo® de BMS autorisé en décembre par la FDA pour le traitement du mélanome avancé chez des patients ayant déjà été traités par l’ipilimumab (Yervoy®). Premier inhibiteur de la voie PD-1 autorisé aux Etats-Unis, Keytruda® a aussi obtenu le statut de Breakthrough therapy dans une deuxième indication en 2014, le cancer des poumons non à petites cellules chez des patients EGFR- et ALK- dont la maladie a progressé sous ou après un traitement à base de cisplatine.
Outre Keytruda® et Opdivo®, le traitement du mélanome a enregistré l’arrivée de Mekinist™ de GSK en Europe en 2014. Autorisé en 2013 aux Etats-Unis chez des patients avec des mutations V600E ou V600K du gène BRAF, cet inhibiteur de protéine kinase MEK a obtenu son feu vert en Europe en juillet et son utilisation aux Etats-Unis a été élargie en janvier 2014 au traitement de patients présentant une mutation V600 du gène BRAF, en association avec le dabrafenib (Tafinlar® – inhibiteur de la protéine BRAF). Autre médicament déjà autorisé en 2013 par la FDA, l’obinutuzumab (Gazyva®) de Roche a été approuvé cet été en Europe pour le traitement de la leucémie lymphoïde chronique en association avec le chlorambucil.
Trois inhibiteurs de kinase, le ceritinib (Zykadia®) de Novartis, l’idelalisib (Zydelig®) de Gilead et le nintedanib (Vargatef®) de Boehringer Ingelheim, ont aussi été autorisés en 2014 pour des indications en oncologie, le ceritinib et le nintedanib dans le cancer des poumons non à petites cellules et l’idelalisib dans la leucémie lymphoïde chronique. La FDA a aussi autorisé un nouvel inhibiteur d’histone désacétylase, le belinostat (Spectrum Pharmaceuticals et Onxeo) pour le traitement en deuxième intention du lymphome à cellules T périphérique. Enfin, toujours dans le domaine de l’oncologie, l’Europe a autorisé cette année un nouveau radiotraceur, Lymphoseek®, pour l’imagerie des ganglions sentinelles chez des patients adultes atteints d’un cancer du sein, d’un mélanome ou d’un carcinome épidermoïde de la cavité buccale.
Maladies infectieuses : priorité à l’hépatite C
Après les feux verts accordés en 2013 aux deux premiers antiviraux à action directe, Sovaldi® (sofosbuvir – inhibiteur de la protéine NS5b du virus de l’hépatite C) de Gilead et Olysio® (simeprevir – inhibiteur de la protéine NS3/4A du virus de l’hépatite C) de J&J, l’hépatite C est au cœur des principales autorisations délivrées en 2014 dans le domaine des maladies infectieuses. Olysio® autorisé en novembre 2013 par la FDA a été approuvé en Europe en mai 2014 tandis que BMS a obtenu le feu vert européen pour le daclatasvir (Daklinza®) fin août dernier. Une combinaison associant sofosbuvir (Sovaldi®) et ledipasvir (inhibiteur de la protéine NS5a du virus de l’hépatite C), Harvoni®, a aussi été approuvé en octobre aux Etats-Unis et en novembre en Europe.
Le domaine des maladies infectieuses a vu l’enregistrement aux Etats-Unis de trois antibiotiques pour le traitement des infections bactériennes aiguës de la peau et des structures cutanées, la dalbavancine (Dalvance®/Xydalba®), l’oritavancine (Orbactiv®) et le tidezolid phosphate (Sivextro®). Deux antifongiques, l’efinaconazole (Jublia®) et le tavaborole (Kerydin®) ont aussi été autorisés outre-Atlantique pour le traitement de l’onychomycose. Enfin, la FDA a donné son feu vert à la miltefosine (Impavido®) pour le traitement de la leishmaniose.
Maladies orphelines
Avec respectivement 15 et 10 candidats autorisés respectivement aux Etats-Unis et en Europe, la sphère des maladies orphelines a enregistré en 2014 l’autorisation de deux médicaments pour le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique, la pirfenidone (Esbriet®) du suisse Roche et le nintedanib (Ofev®) de l’allemand Boehringer Ingelheim. Les deux molécules possèdent le statut de Breakthrough Therapy aux Etats-Unis. Développé par le californien Intermune qui a été racheté pour plus de 8 milliards de $ par Roche, Esbriet® était déjà autorisée en Europe depuis 2011 tandis qu’Ofev® approuvé en octobre 2014 par la FDA a reçu l’avis favorable de l’EMA en novembre dernier.
Deux nouvelles solutions thérapeutiques ont aussi été approuvées en 2014 en Europe et aux Etats-Unis pour le traitement de maladies lysosomales. L’eliglustat (Cerdelga®) de Genzyme est ainsi le premier traitement disponible par voie orale autorisé pour le traitement de la maladie de Gaucher tandis que l’elosulfase alpha (Vimizim®) de BioMarin propose une nouvelle thérapie enzymatique de substitution pour la mucopolysaccharidose de type IVA ou syndrome de Morqio. Dans le domaine de l’hémophilie, deux options supplémentaires ont été autorisées, un facteur VIII recombinant (simoctocog alfa – Nuwiq®) d’Octapharma pour le traitement de l’hémophilie A en Europe, et un facteur IX recombinant (Rixubis®) de Baxter pour le traitement de l’hémophilie B en Europe et aux Etats-Unis. 2014 a également enregistré l’autorisation aux Etats-Unis et en Europe d’un anticorps anti-interleukine 6, le siltuximab (Sylvant®) de J&J, pour le traitement d’une pathologie rare des ganglions lymphatiques, la maladie de Castleman multicentrique.
Maladies neurodégénératives, diabète, psoriasis…
Dans le domaine de la maladie d’Alzheimer, l’arsenal diagnostic s’est enrichi en 2014 de deux nouveaux radiotraceurs pour la visualisation de la plaque amyloïde par tomographie par émission de positrons. Approuvé en octobre 2013 par la FDA, le flutematamol 18F (Vizamyl®) de GE Healthcare a été autorisé en août dernier en Europe tandis que le florbeapen 18F (Neuraceq®) de Piramal a obtenu son feu vert en Europe en février dernier et aux Etats-Unis en mars 2014. Dans le domaine de la maladie de Parkinson, l’italien Newron Pharmaceuticals et son partenaire Zambon ont obtenu en décembre un avis favorable pour l’autorisation du safinamide (Xadago®) en Europe pour le traitement de la maladie de Parkinson en complément d’un agoniste dopaminergique chez des patients à un stade précoce de la maladie et en complément de la levodopa chez des patients à un stade intermédiaire à avancé. Dans le domaine du diabète de type 2, deux agonistes du récepteur GLP-1 (glucagon-like peptide-1), l’albiglutide (Eperzan®/Tanzeum®) de GSK et le dulaglutide (Trulicity®) d’Eli Lilly ont été approuvés en 2014 en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que deux inhibiteurs du cotransporteur sodium- glucose de type 2 (SGLT2), la dapaglifozine (Forxiga®/Farxiga®) d’AstraZeneca et BMS et l’empaglifozine (Jardiance®) de Boehringer Ingelheim et Eli Lilly.
Deux médicaments, l’apremilast (Otezla®) de Celgene et le secukinumab (Cosentyx®) de Novartis, sont également en passe d’être autorisés simultanément, à la fois en Europe et aux Etats-Unis, pour le traitement du psoriasis et du rhumatisme psoriasique. Enfin, on notera aussi l’autorisation en mai dernier d’un nouvel anticorps pour le traitement de la rectocolite hémorragique et de la maladie de Crohn, le vedolizumab (Entyvio®) de Takeda Pharmaceutical et d’un nouvel antiplaquettaire, le vorapaxar (Zontivity®) de Merck&Co pour la réduction des risques cardiovasculaires après un infarctus du myocarde.
Anne-Lise Berthier
© BioPharmAnalyses. Toute copie, diffusion, distribution, reproduction partielle ou totale des informations publiées sur BioPharmAnalyses sont interdites sans accord préalable de la direction de la publication.
Bilan des nouvelles entités moléculaires autorisées en 2014
2014 devrait rester dans les annales parmi les bons crus pour les autorisations de nouvelles entités moléculaires (NEM). Etats-Unis et Europe font quasiment jeu égal avec respectivement 35 et 34 NEM autorisées l’année dernière, avec, de part et d’autre une forte proportion de molécules first-in-class. 17 et 14 des NEM autorisées aux Etats-Unis et en Europe en 2014 sont ainsi les premiers représentants d’une nouvelle classe thérapeutique. Aux Etats-Unis, le statut de Breakthrough Therapy porte manifestement ses fruits. Alors que 211 demandes ont été déposées depuis sa création en 2012, 63 candidats médicaments ont maintenant obtenu ce statut qui permet à des produits susceptibles d’améliorer substantiellement le traitement de pathologies graves d’accéder à une procédure d’autorisation accelérée. Sur l’ensemble des candidats médicaments ayant acquis ce statut, trois aires thérapeutiques prédominent avec 22 % des produits dans le domaine de l’hématologie suivi par l’oncologie et les antiviraux (21 %).
Après l’ibrutinib (Imbruvica®) de Johnson&Johnson, l’obinutuzumab (Gazyva®) de Roche et le sofosbuvir (Sovaldi®) de Gilead autorisés en 2013, sept autres médicaments dotés du statut de Breakthrough Therapy ont obtenu une AMM en 2014 (Blincyto®, Esbriet®, Harvoni®, Keytruda®, Ofev®, Zydelig®, Zykadia®). La FDA a également autorisé de nouvelles indications pour trois médicaments ayant le statut de Breakthrough Therapy, à savoir Imbruvica® et Arzerra® dont les indications ont été étendues en 2014 dans le traitement de la leucémie lymphocytaire chronique et Kalydeco® dont les indications pour le traitement de la mucoviscidose ont été élargies à des mutations supplémentaires. Ces trois extensions d’indications ont aussi été approuvées en Europe en 2014.
Première thérapie à base de cellules souches, premier anticorps bispécifique, premiers anti-PD1
En Europe, l’EMA a délivré à la fin 2014 son premier avis favorable pour la mise sur le marché d’un produit de thérapie cellulaire à base de cellules souches, Holoclar® de l’italien Chiesi. Destiné au traitement de la kératite modérée à sévère par déficience en cellules limbiques, Holoclar® résulte de la multiplication in vitro de cellules cornéales épithéliales autologues prélevées dans des zones non lésées de la cornée du patient. L’épithélium ainsi reconstitué est ensuite transplanté pour restaurer et/ou améliorer la vue du patient.
L’oncologie reste une des principales aires thérapeutiques représentées parmi les NEM autorisées en 2014, avec notamment l’approbation d’un premier anticorps bispécifique et des premiers anticorps anti-PD1. La FDA a ainsi donné son feu vert début décembre 2014 au blinatumomab (Blincyto®) d’Amgen pour le traitement de la leucémie aiguë lymphoblastique sans chromosome Philadelphie. Parmi les premiers représentants de nouvelles classes thérapeutiques autorisés en 2014, on relèvera les deux premiers feux verts accordés à des médicaments dirigés contre un des principaux points de contrôle du système immunitaire (immune checkpoint), le récepteur PD-1 (Programmed cell Death 1) pour restaurer la réponse immunitaire antitumorale. Il s’agit de Keytruda® de Merck&Co, autorisé en septembre dernier et d’Opdivo® de BMS autorisé en décembre par la FDA pour le traitement du mélanome avancé chez des patients ayant déjà été traités par l’ipilimumab (Yervoy®). Premier inhibiteur de la voie PD-1 autorisé aux Etats-Unis, Keytruda® a aussi obtenu le statut de Breakthrough therapy dans une deuxième indication en 2014, le cancer des poumons non à petites cellules chez des patients EGFR- et ALK- dont la maladie a progressé sous ou après un traitement à base de cisplatine.
Outre Keytruda® et Opdivo®, le traitement du mélanome a enregistré l’arrivée de Mekinist™ de GSK en Europe en 2014. Autorisé en 2013 aux Etats-Unis chez des patients avec des mutations V600E ou V600K du gène BRAF, cet inhibiteur de protéine kinase MEK a obtenu son feu vert en Europe en juillet et son utilisation aux Etats-Unis a été élargie en janvier 2014 au traitement de patients présentant une mutation V600 du gène BRAF, en association avec le dabrafenib (Tafinlar® – inhibiteur de la protéine BRAF). Autre médicament déjà autorisé en 2013 par la FDA, l’obinutuzumab (Gazyva®) de Roche a été approuvé cet été en Europe pour le traitement de la leucémie lymphoïde chronique en association avec le chlorambucil.
Trois inhibiteurs de kinase, le ceritinib (Zykadia®) de Novartis, l’idelalisib (Zydelig®) de Gilead et le nintedanib (Vargatef®) de Boehringer Ingelheim, ont aussi été autorisés en 2014 pour des indications en oncologie, le ceritinib et le nintedanib dans le cancer des poumons non à petites cellules et l’idelalisib dans la leucémie lymphoïde chronique. La FDA a aussi autorisé un nouvel inhibiteur d’histone désacétylase, le belinostat (Spectrum Pharmaceuticals et Onxeo) pour le traitement en deuxième intention du lymphome à cellules T périphérique. Enfin, toujours dans le domaine de l’oncologie, l’Europe a autorisé cette année un nouveau radiotraceur, Lymphoseek®, pour l’imagerie des ganglions sentinelles chez des patients adultes atteints d’un cancer du sein, d’un mélanome ou d’un carcinome épidermoïde de la cavité buccale.
Maladies infectieuses : priorité à l’hépatite C
Après les feux verts accordés en 2013 aux deux premiers antiviraux à action directe, Sovaldi® (sofosbuvir – inhibiteur de la protéine NS5b du virus de l’hépatite C) de Gilead et Olysio® (simeprevir – inhibiteur de la protéine NS3/4A du virus de l’hépatite C) de J&J, l’hépatite C est au cœur des principales autorisations délivrées en 2014 dans le domaine des maladies infectieuses. Olysio® autorisé en novembre 2013 par la FDA a été approuvé en Europe en mai 2014 tandis que BMS a obtenu le feu vert européen pour le daclatasvir (Daklinza®) fin août dernier. Une combinaison associant sofosbuvir (Sovaldi®) et ledipasvir (inhibiteur de la protéine NS5a du virus de l’hépatite C), Harvoni®, a aussi été approuvé en octobre aux Etats-Unis et en novembre en Europe.
Le domaine des maladies infectieuses a vu l’enregistrement aux Etats-Unis de trois antibiotiques pour le traitement des infections bactériennes aiguës de la peau et des structures cutanées, la dalbavancine (Dalvance®/Xydalba®), l’oritavancine (Orbactiv®) et le tidezolid phosphate (Sivextro®). Deux antifongiques, l’efinaconazole (Jublia®) et le tavaborole (Kerydin®) ont aussi été autorisés outre-Atlantique pour le traitement de l’onychomycose. Enfin, la FDA a donné son feu vert à la miltefosine (Impavido®) pour le traitement de la leishmaniose.
Maladies orphelines
Avec respectivement 15 et 10 candidats autorisés respectivement aux Etats-Unis et en Europe, la sphère des maladies orphelines a enregistré en 2014 l’autorisation de deux médicaments pour le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique, la pirfenidone (Esbriet®) du suisse Roche et le nintedanib (Ofev®) de l’allemand Boehringer Ingelheim. Les deux molécules possèdent le statut de Breakthrough Therapy aux Etats-Unis. Développé par le californien Intermune qui a été racheté pour plus de 8 milliards de $ par Roche, Esbriet® était déjà autorisée en Europe depuis 2011 tandis qu’Ofev® approuvé en octobre 2014 par la FDA a reçu l’avis favorable de l’EMA en novembre dernier.
Deux nouvelles solutions thérapeutiques ont aussi été approuvées en 2014 en Europe et aux Etats-Unis pour le traitement de maladies lysosomales. L’eliglustat (Cerdelga®) de Genzyme est ainsi le premier traitement disponible par voie orale autorisé pour le traitement de la maladie de Gaucher tandis que l’elosulfase alpha (Vimizim®) de BioMarin propose une nouvelle thérapie enzymatique de substitution pour la mucopolysaccharidose de type IVA ou syndrome de Morqio. Dans le domaine de l’hémophilie, deux options supplémentaires ont été autorisées, un facteur VIII recombinant (simoctocog alfa – Nuwiq®) d’Octapharma pour le traitement de l’hémophilie A en Europe, et un facteur IX recombinant (Rixubis®) de Baxter pour le traitement de l’hémophilie B en Europe et aux Etats-Unis. 2014 a également enregistré l’autorisation aux Etats-Unis et en Europe d’un anticorps anti-interleukine 6, le siltuximab (Sylvant®) de J&J, pour le traitement d’une pathologie rare des ganglions lymphatiques, la maladie de Castleman multicentrique.
Maladies neurodégénératives, diabète, psoriasis…
Dans le domaine de la maladie d’Alzheimer, l’arsenal diagnostic s’est enrichi en 2014 de deux nouveaux radiotraceurs pour la visualisation de la plaque amyloïde par tomographie par émission de positrons. Approuvé en octobre 2013 par la FDA, le flutematamol 18F (Vizamyl®) de GE Healthcare a été autorisé en août dernier en Europe tandis que le florbeapen 18F (Neuraceq®) de Piramal a obtenu son feu vert en Europe en février dernier et aux Etats-Unis en mars 2014. Dans le domaine de la maladie de Parkinson, l’italien Newron Pharmaceuticals et son partenaire Zambon ont obtenu en décembre un avis favorable pour l’autorisation du safinamide (Xadago®) en Europe pour le traitement de la maladie de Parkinson en complément d’un agoniste dopaminergique chez des patients à un stade précoce de la maladie et en complément de la levodopa chez des patients à un stade intermédiaire à avancé. Dans le domaine du diabète de type 2, deux agonistes du récepteur GLP-1 (glucagon-like peptide-1), l’albiglutide (Eperzan®/Tanzeum®) de GSK et le dulaglutide (Trulicity®) d’Eli Lilly ont été approuvés en 2014 en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que deux inhibiteurs du cotransporteur sodium- glucose de type 2 (SGLT2), la dapaglifozine (Forxiga®/Farxiga®) d’AstraZeneca et BMS et l’empaglifozine (Jardiance®) de Boehringer Ingelheim et Eli Lilly.
Deux médicaments, l’apremilast (Otezla®) de Celgene et le secukinumab (Cosentyx®) de Novartis, sont également en passe d’être autorisés simultanément, à la fois en Europe et aux Etats-Unis, pour le traitement du psoriasis et du rhumatisme psoriasique. Enfin, on notera aussi l’autorisation en mai dernier d’un nouvel anticorps pour le traitement de la rectocolite hémorragique et de la maladie de Crohn, le vedolizumab (Entyvio®) de Takeda Pharmaceutical et d’un nouvel antiplaquettaire, le vorapaxar (Zontivity®) de Merck&Co pour la réduction des risques cardiovasculaires après un infarctus du myocarde.
Anne-Lise Berthier
© BioPharmAnalyses. Toute copie, diffusion, distribution, reproduction partielle ou totale des informations publiées sur BioPharmAnalyses sont interdites sans accord préalable de la direction de la publication.
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