La 4ème édition des Rencontres internationales de la recherche, qui sera centrée cette année sur le cancer, se déroulera le 13 novembre à Paris. A la veille de cette manifestation organisée conjointement par l’Institut national du cancer (INCa), l’ITMO Cancer d’Aviesan et l’Ariis, l’actualité des dernières semaines montre que les partenariats avec la recherche académique gardent clairement le vent en poupe dans les laboratoires pharmaceutiques et les biotech. AstraZeneca, LEO Pharma, UCB, Astex Pharmaceuticals, DBV Technologies, Harmonic Pharma, Genetic Immunity… Nombreux sont les acteurs industriels, grands groupes ou PME, qui continuent à miser sur des collaborations avec les chercheurs académiques pour approfondir leur expertise et développer leurs gammes de produits.
AstraZeneca mutliplie les partenaires
Une carte qu’AstraZeneca a manifestement décidé de jouer au maximum, voire d’institutionnaliser, pour regonfler un portefeuille de produits atone. Alors que le groupe britannique avait signé en décembre dernier un accord garantissant aux chercheurs du Medical Research Council (MRC) la possibilité d’accéder librement à un portefeuille de 22 composés validés dont le développement avait été suspendu, 15 projets de recherche viennent d’être sélectionnés pour faire l’objet de développements dans de nouvelles indications. Ces projets seront financés à hauteur de sept millions de £ (8,7 millions d’euros) par le MRC et permettront à ses équipes académiques de tester l’utilisation de ces composés dans une série d’indications telles que la maladie d’Alzheimer, les cancers, les maladies pulmonaires, les dystrophies musculaires ou les maladies du motoneurone. Ce mode de fonctionnement est également en vigueur outre-Atlantique, où la branche biotech d’AstraZeneca, Medimmune, vient de s’associer au Cancer Research Institute (CRI) et au Ludwig Institute for Cancer Research pour faire progresser le développement de nouvelles combinaisons d’immunothérapies. Ici, les premières cibles de la collaboration sont trois anticorps destinés au traitement de cancers, le tremelimumab pour des tumeurs solides, ainsi que deux anticorps destinés à contrecarrer les propriétés immunosuppressives des cancers, l’anti-OX40 et le MEDI4736. On notera d’ailleurs que l’année dernière, Medimmune avait signé un accord de partenariat stratégique de trois ans avec l’Inserm et Inserm Transfert. Plus axée vers des phases exploratoires et vers la découverte de nouveaux mécanismes physiopathologiques, cette collaboration se concentre sur les domaines de l’oncologie, des maladies respiratoires et inflammatoires, et des maladies auto-immunes.
UCB avec Harvard et LEO Pharma avec La Charité
Autres laboratoires développant des partenariats stratégiques avec la recherche académique, le belge UCB et le danois LEO Pharma misent sur des collaborations à long terme dans leurs domaines de spécialité. Partenaires depuis juin dernier pour des travaux en immunologie et sur le SNC, UCB et l’université d’Harvard viennent d’initier leur troisième projet conjoint. Leurs recherches se concentreront sur l’étude du microbiome humain, l’objectif étant d’apprécier son impact sur le système immunitaire en vue d’identifier de nouveaux médicaments pour la prévention ou le traitement de pathologies immunologiques. Dans ces mêmes axes de prédilection d’UCB, l’immunologie et le SNC, le belge, qui figure parmi les laboratoires pharmaceutiques de taille moyenne, a aussi noué au cours des deux dernières années de nouveaux partenariats avec l’Université catholique de Louvain et avec l’Université d’Oxford.
Chez LEO Pharma, l’initiative peut être qualifiée de « sans précédent » pour le laboratoire danois spécialiste de la dermatologie et revêt à l’évidence une importance stratégique majeure. Le groupe, qui souhaite pouvoir mettre plus vite ses nouveaux traitements à la disposition des patients, a choisi de renforcer ses capacités internes grâce à la mise en place de partenariats de recherche sur le long terme. D’ici la fin 2013, Leo Pharma prévoit de conclure cinq alliances dans quatre pays (Allemagne, Australie, Etats-Unis et France). Ces collaborations couvriront ses champs thérapeutiques en dermatologie (psoriasis, dermatite atopique, kératose actinique…) ainsi que de nouvelles aires non dévoilées. Le premier de ces partenariats vient d’être signé avec l’hôpital de la Charité à Berlin. Dans ce cadre, les deux partenaires vont mettre en place un institut commun, l’Institut international de dermatologie et d’allergie I2DEAL, où leurs chercheurs étudieront les mécanismes des allergies et des démangeaisons. Des études cliniques précoces pourront aussi y être menées. Enfin, on notera que le britannique Shire, spécialiste des maladies rares et de la médecine régénérative, vient de s’associer à la Fondazione Telethon et à son centre de recherche, l’Institut Telethon de génétique et de médecine, pour mener des travaux sur 13 maladies rares, notamment des maladies neurodégénératives et des maladies lysosomales. Ces projets seront financés par Shire à hauteur de 22 millions de $ (17 millions d’euros) pendant cinq ans.
CRT, DKFZ et l’Institut Curie en oncologie
Du côté des biotech, on relèvera notamment les partenariats conclus par l’américain Astex Pharmaceuticals et l’agence de valorisation de la fondation Cancer Research UK, Cancer Research Technology Limited (CRT). Après un premier accord annoncé en septembre avec CRT et The Institute of Cancer Research, la biotech américaine vient de signer un nouvel accord avec l‘université de Newcastle. Alors qu’une précédente collaboration des deux partenaires a déjà conduit à la mise au point d’un candidat médicament maintenant en cours de phase 1 chez Janssen Pharmaceutica, les travaux porteront sur le développement de nouveaux médicaments anticancéreux et de leurs biomarqueurs associés. Ils seront financés par Astex Pharmaceuticals à hauteur d’un million de £ par an pendant cinq ans.
Toujours dans le domaine du cancer, Genetic Immunity, société américano-hongroise spécialiste de l’immunothérapie appliquée aux infections virales chroniques et aux cancers, a choisi de se rapprocher du centre allemand de recherche sur le cancer d’Heidelberg, le DKFZ. Une des divisions du DKFZ va initier un programme de recherche préclinique afin d’évaluer l’efficacité du vaccin à ADN de Genetic Immunity pour le traitement des infections par les papillomavirus humains. Alors que ces infections peuvent être à l’origine de plusieurs formes de cancers dont le cancer du col de l’utérus, il s’agira d’évaluer l’aptitude des cellules T mémoires induites par ce vaccin – en l’occurrence un vecteur plasmidique contenant des séquences spécifiques des papillomavirus – à protéger de la survenue d’un cancer après infection par les HPV.
Enfin, en France, Curie-Cancer, structure chargée des activités de recherche partenariale industrielle de l’Institut Curie, et Harmonic Pharma viennent eux aussi de s’engager dans une collaboration s’inscrivant sur le long terme. Leur accord de partenariat vise à explorer l’activité anticancéreuse de plusieurs molécules du portefeuille de cette jeune société française spécialiste du repositionnement moléculaire de principes actifs d’intérêt thérapeutique. Les travaux des chercheurs d’Harmonic Pharma ont déjà permis d’identifier des molécules libres de droit agissant sur un récepteur de la membrane cellulaire impliqué dans certains cancers. Déjà connu pour son rôle dans l’entrée du VIH dans les lymphocytes, ce récepteur intervient également dans les processus de prolifération tumorale et dans les mécanismes de migration et d’invasion des tissus par les cellules cancéreuses. Les premiers tests réalisés sur des modèles animaux fournis par Curie-Cancer ont d’ores et déjà permis aux chercheurs de l’Institut Curie de s’orienter vers des modèles de cancers du sein, du poumon et de l’œil. L’accord conclu avec Harmonic Pharma prévoit qu’en fonction des résultats obtenus, Curie-Cancer assure la réalisation d’études cliniques pour certaines des molécules étudiées.
DBV et le CIML sur les réactions allergiques
Egalement en France, DBV Technologies, spécialisé dans le traitement des allergies alimentaires, et Bernard Malissen (photo) du Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML), dont l’équipe travaille sur les cellules immunitaires impliquées dans les réactions allergiques, viennent de mettre en place une collaboration. Celle-ci vise à améliorer leurs connaissances sur le recrutement des cellules et les mécanismes d’actions impliqués lors du traitement des allergies avec la méthode d’immunothérapie spécifique par voie épicutanée (méthode EPIT® – Epicutaneous Immunotherapy) développée par la société française. Prévu pour une durée de 18 mois, ce programme comprend trois phases : l’étude des cellules impliquées dans la prise en charge de l’allergène, la migration jusqu’aux ganglions et la transmission de l’information antigènique au niveau ganglionnaire.
Depuis le début de l’année, ce sont près d’une quarantaine de partenariats qui ont été noués par des acteurs académiques et industriels de la sphère biopharmaceutique européenne. Outre AstraZeneca, Sanofi a été particulièrement actif, puisque trois des quatre partenariats conclus depuis le début de l’année dans le domaine du diabète l’ont été avec des centres académiques. Ici, les choix du groupe français se sont portés outre-Atlantique qui s’est associé successivement à l’Université de Californie à San Francisco, et à deux structures de recherche associées à la Harvard Medical School, le Joslin Diabetes Center et le Brigham and Women’s Hospital. Dans le domaine du cancer, les partenariats signés par le groupe au printemps dernier sont centrés sur la médecine personnalisée et font appel aux compétences de deux structures françaises de renom, l’Institut Gustave Roussy et l’Institut Claudius Régaud. Gageons maintenant qu’à l’issue des 4èmes Rencontres internationales de recherche, les instituts et universités présents jetteront les bases de futures alliances avec l’industrie…
Anne-Lise Berthier
Pour en savoir plus sur les Rencontres internationales de recherche : http://www.rddating.com/
Parallèlement au développement des grandes orientations de la recherche sur le cancer par la présidente de l’INCa, Agnès Buzyn, par le président d’Aviesan, André Syrota et par le président d’Ariis, Claude Bertrand, dix chercheurs français détailleront leurs travaux aux entreprises présentes (Abbott, AstraZeneca, Bayer, BioMérieux, Institut Mérieux, Boehringer Ingelheim, Bristol Myers Squibb, Ceva, Daiichi Sankyo France SAS, Genentech, GlaxoSmithKline, Guerbet, Imstar, Ipsen, Janssen Cilag, Eli Lilly, Merck Serono, Merial, MSD France, Myriad Genetics, Novartis Pharma, Pierre Fabre, Pfizer, Roche, Roche Diagnostics, Sanofi, Takeda, Transgène).
Les chercheurs en question sont : Sebastian Amigorena (CNRS Inserm – Institut Curie), Fabrice André (Inserm Université Paris Sud – Institut Gustave Roussy), Dominique Bagnard (Inserm – Université de Strasbourg), Daniel Birnbaum (Inserm – Université de la Méditerranée – Institut Paoli Calmette), Hughes de Thé (Université Paris-Diderot, hôpital Saint-Louis), Gaëlle Lecube (CNRS Université Paul Sabatier), Patrick Mehlen (Inserm CNRS – Université de Lyon – Centre Léon Bérard), Hervé Watier (Université François Rabelais), Laurence Zitvogel (Inserm Université Paris Sud – Institut Gustave Roussy) et Jessica Zucman Rossi (Inserm – Université Paris Descartes – hôpital Saint-Louis).
Les laboratoires aiment la recherche publique
La 4ème édition des Rencontres internationales de la recherche, qui sera centrée cette année sur le cancer, se déroulera le 13 novembre à Paris. A la veille de cette manifestation organisée conjointement par l’Institut national du cancer (INCa), l’ITMO Cancer d’Aviesan et l’Ariis, l’actualité des dernières semaines montre que les partenariats avec la recherche académique gardent clairement le vent en poupe dans les laboratoires pharmaceutiques et les biotech. AstraZeneca, LEO Pharma, UCB, Astex Pharmaceuticals, DBV Technologies, Harmonic Pharma, Genetic Immunity… Nombreux sont les acteurs industriels, grands groupes ou PME, qui continuent à miser sur des collaborations avec les chercheurs académiques pour approfondir leur expertise et développer leurs gammes de produits.
AstraZeneca mutliplie les partenaires
Une carte qu’AstraZeneca a manifestement décidé de jouer au maximum, voire d’institutionnaliser, pour regonfler un portefeuille de produits atone. Alors que le groupe britannique avait signé en décembre dernier un accord garantissant aux chercheurs du Medical Research Council (MRC) la possibilité d’accéder librement à un portefeuille de 22 composés validés dont le développement avait été suspendu, 15 projets de recherche viennent d’être sélectionnés pour faire l’objet de développements dans de nouvelles indications. Ces projets seront financés à hauteur de sept millions de £ (8,7 millions d’euros) par le MRC et permettront à ses équipes académiques de tester l’utilisation de ces composés dans une série d’indications telles que la maladie d’Alzheimer, les cancers, les maladies pulmonaires, les dystrophies musculaires ou les maladies du motoneurone. Ce mode de fonctionnement est également en vigueur outre-Atlantique, où la branche biotech d’AstraZeneca, Medimmune, vient de s’associer au Cancer Research Institute (CRI) et au Ludwig Institute for Cancer Research pour faire progresser le développement de nouvelles combinaisons d’immunothérapies. Ici, les premières cibles de la collaboration sont trois anticorps destinés au traitement de cancers, le tremelimumab pour des tumeurs solides, ainsi que deux anticorps destinés à contrecarrer les propriétés immunosuppressives des cancers, l’anti-OX40 et le MEDI4736. On notera d’ailleurs que l’année dernière, Medimmune avait signé un accord de partenariat stratégique de trois ans avec l’Inserm et Inserm Transfert. Plus axée vers des phases exploratoires et vers la découverte de nouveaux mécanismes physiopathologiques, cette collaboration se concentre sur les domaines de l’oncologie, des maladies respiratoires et inflammatoires, et des maladies auto-immunes.
UCB avec Harvard et LEO Pharma avec La Charité
Autres laboratoires développant des partenariats stratégiques avec la recherche académique, le belge UCB et le danois LEO Pharma misent sur des collaborations à long terme dans leurs domaines de spécialité. Partenaires depuis juin dernier pour des travaux en immunologie et sur le SNC, UCB et l’université d’Harvard viennent d’initier leur troisième projet conjoint. Leurs recherches se concentreront sur l’étude du microbiome humain, l’objectif étant d’apprécier son impact sur le système immunitaire en vue d’identifier de nouveaux médicaments pour la prévention ou le traitement de pathologies immunologiques. Dans ces mêmes axes de prédilection d’UCB, l’immunologie et le SNC, le belge, qui figure parmi les laboratoires pharmaceutiques de taille moyenne, a aussi noué au cours des deux dernières années de nouveaux partenariats avec l’Université catholique de Louvain et avec l’Université d’Oxford.
Chez LEO Pharma, l’initiative peut être qualifiée de « sans précédent » pour le laboratoire danois spécialiste de la dermatologie et revêt à l’évidence une importance stratégique majeure. Le groupe, qui souhaite pouvoir mettre plus vite ses nouveaux traitements à la disposition des patients, a choisi de renforcer ses capacités internes grâce à la mise en place de partenariats de recherche sur le long terme. D’ici la fin 2013, Leo Pharma prévoit de conclure cinq alliances dans quatre pays (Allemagne, Australie, Etats-Unis et France). Ces collaborations couvriront ses champs thérapeutiques en dermatologie (psoriasis, dermatite atopique, kératose actinique…) ainsi que de nouvelles aires non dévoilées. Le premier de ces partenariats vient d’être signé avec l’hôpital de la Charité à Berlin. Dans ce cadre, les deux partenaires vont mettre en place un institut commun, l’Institut international de dermatologie et d’allergie I2DEAL, où leurs chercheurs étudieront les mécanismes des allergies et des démangeaisons. Des études cliniques précoces pourront aussi y être menées. Enfin, on notera que le britannique Shire, spécialiste des maladies rares et de la médecine régénérative, vient de s’associer à la Fondazione Telethon et à son centre de recherche, l’Institut Telethon de génétique et de médecine, pour mener des travaux sur 13 maladies rares, notamment des maladies neurodégénératives et des maladies lysosomales. Ces projets seront financés par Shire à hauteur de 22 millions de $ (17 millions d’euros) pendant cinq ans.
CRT, DKFZ et l’Institut Curie en oncologie
Du côté des biotech, on relèvera notamment les partenariats conclus par l’américain Astex Pharmaceuticals et l’agence de valorisation de la fondation Cancer Research UK, Cancer Research Technology Limited (CRT). Après un premier accord annoncé en septembre avec CRT et The Institute of Cancer Research, la biotech américaine vient de signer un nouvel accord avec l‘université de Newcastle. Alors qu’une précédente collaboration des deux partenaires a déjà conduit à la mise au point d’un candidat médicament maintenant en cours de phase 1 chez Janssen Pharmaceutica, les travaux porteront sur le développement de nouveaux médicaments anticancéreux et de leurs biomarqueurs associés. Ils seront financés par Astex Pharmaceuticals à hauteur d’un million de £ par an pendant cinq ans.
Toujours dans le domaine du cancer, Genetic Immunity, société américano-hongroise spécialiste de l’immunothérapie appliquée aux infections virales chroniques et aux cancers, a choisi de se rapprocher du centre allemand de recherche sur le cancer d’Heidelberg, le DKFZ. Une des divisions du DKFZ va initier un programme de recherche préclinique afin d’évaluer l’efficacité du vaccin à ADN de Genetic Immunity pour le traitement des infections par les papillomavirus humains. Alors que ces infections peuvent être à l’origine de plusieurs formes de cancers dont le cancer du col de l’utérus, il s’agira d’évaluer l’aptitude des cellules T mémoires induites par ce vaccin – en l’occurrence un vecteur plasmidique contenant des séquences spécifiques des papillomavirus – à protéger de la survenue d’un cancer après infection par les HPV.
Enfin, en France, Curie-Cancer, structure chargée des activités de recherche partenariale industrielle de l’Institut Curie, et Harmonic Pharma viennent eux aussi de s’engager dans une collaboration s’inscrivant sur le long terme. Leur accord de partenariat vise à explorer l’activité anticancéreuse de plusieurs molécules du portefeuille de cette jeune société française spécialiste du repositionnement moléculaire de principes actifs d’intérêt thérapeutique. Les travaux des chercheurs d’Harmonic Pharma ont déjà permis d’identifier des molécules libres de droit agissant sur un récepteur de la membrane cellulaire impliqué dans certains cancers. Déjà connu pour son rôle dans l’entrée du VIH dans les lymphocytes, ce récepteur intervient également dans les processus de prolifération tumorale et dans les mécanismes de migration et d’invasion des tissus par les cellules cancéreuses. Les premiers tests réalisés sur des modèles animaux fournis par Curie-Cancer ont d’ores et déjà permis aux chercheurs de l’Institut Curie de s’orienter vers des modèles de cancers du sein, du poumon et de l’œil. L’accord conclu avec Harmonic Pharma prévoit qu’en fonction des résultats obtenus, Curie-Cancer assure la réalisation d’études cliniques pour certaines des molécules étudiées.
DBV et le CIML sur les réactions allergiques
Egalement en France, DBV Technologies, spécialisé dans le traitement des allergies alimentaires, et Bernard Malissen (photo) du Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML), dont l’équipe travaille sur les cellules immunitaires impliquées dans les réactions allergiques, viennent de mettre en place une collaboration. Celle-ci vise à améliorer leurs connaissances sur le recrutement des cellules et les mécanismes d’actions impliqués lors du traitement des allergies avec la méthode d’immunothérapie spécifique par voie épicutanée (méthode EPIT® – Epicutaneous Immunotherapy) développée par la société française. Prévu pour une durée de 18 mois, ce programme comprend trois phases : l’étude des cellules impliquées dans la prise en charge de l’allergène, la migration jusqu’aux ganglions et la transmission de l’information antigènique au niveau ganglionnaire.
Depuis le début de l’année, ce sont près d’une quarantaine de partenariats qui ont été noués par des acteurs académiques et industriels de la sphère biopharmaceutique européenne. Outre AstraZeneca, Sanofi a été particulièrement actif, puisque trois des quatre partenariats conclus depuis le début de l’année dans le domaine du diabète l’ont été avec des centres académiques. Ici, les choix du groupe français se sont portés outre-Atlantique qui s’est associé successivement à l’Université de Californie à San Francisco, et à deux structures de recherche associées à la Harvard Medical School, le Joslin Diabetes Center et le Brigham and Women’s Hospital. Dans le domaine du cancer, les partenariats signés par le groupe au printemps dernier sont centrés sur la médecine personnalisée et font appel aux compétences de deux structures françaises de renom, l’Institut Gustave Roussy et l’Institut Claudius Régaud. Gageons maintenant qu’à l’issue des 4èmes Rencontres internationales de recherche, les instituts et universités présents jetteront les bases de futures alliances avec l’industrie…
Anne-Lise Berthier
Pour en savoir plus sur les Rencontres internationales de recherche : http://www.rddating.com/
Parallèlement au développement des grandes orientations de la recherche sur le cancer par la présidente de l’INCa, Agnès Buzyn, par le président d’Aviesan, André Syrota et par le président d’Ariis, Claude Bertrand, dix chercheurs français détailleront leurs travaux aux entreprises présentes (Abbott, AstraZeneca, Bayer, BioMérieux, Institut Mérieux, Boehringer Ingelheim, Bristol Myers Squibb, Ceva, Daiichi Sankyo France SAS, Genentech, GlaxoSmithKline, Guerbet, Imstar, Ipsen, Janssen Cilag, Eli Lilly, Merck Serono, Merial, MSD France, Myriad Genetics, Novartis Pharma, Pierre Fabre, Pfizer, Roche, Roche Diagnostics, Sanofi, Takeda, Transgène).
Les chercheurs en question sont : Sebastian Amigorena (CNRS Inserm – Institut Curie), Fabrice André (Inserm Université Paris Sud – Institut Gustave Roussy), Dominique Bagnard (Inserm – Université de Strasbourg), Daniel Birnbaum (Inserm – Université de la Méditerranée – Institut Paoli Calmette), Hughes de Thé (Université Paris-Diderot, hôpital Saint-Louis), Gaëlle Lecube (CNRS Université Paul Sabatier), Patrick Mehlen (Inserm CNRS – Université de Lyon – Centre Léon Bérard), Hervé Watier (Université François Rabelais), Laurence Zitvogel (Inserm Université Paris Sud – Institut Gustave Roussy) et Jessica Zucman Rossi (Inserm – Université Paris Descartes – hôpital Saint-Louis).
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