Inauguration de la plate-forme industrielle de thérapies cellulaires de CELLforCURE aux Ulis par le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, pose de la première pierre du Centre de recherche clinique et translationnelle (CRCT) sud-francilien et ouverture officielle de Généthon Bioprod à Evry… Ce mois de septembre a été riche d’évènements majeurs pour les biotechnologies dans l’Essonne. Alors que Genopole dispose déjà d’un centre de bioproduction d’anticorps monoclonaux et de protéines recombinantes, l’addition de ces différentes infrastructures positionne désormais le département parmi les principaux sites européens pour le développement et la production de produits de thérapie avancée. Etat des lieux de ces différentes initiatives qui permettent d’accéder à la fabrication de produits de thérapie cellulaire, de produits de thérapie génique, de protéines recombinantes et d’anticorps monoclonaux dans un rayon de moins de trente kilomètres.
La plateforme industrielle de CELLforCURE
Aux Ulis, CELLforCURE, filiale du LFB créée en 2010 et dirigée par Pierre-Noël Lirsac, s’est dotée de la première plateforme européenne pour la production industrielle de produits de thérapie avancée (1). Ses installations qui constituent le volet industriel de la filière française de thérapie cellulaire viennent d’être inaugurées par le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg. L’initiative que le ministre a jugée « originale et audacieuse » s’inscrit dans le cadre des projets soutenus par le programme des Investissements d’Avenir et par bpifrance. Son ambition est claire puisqu’il s’agit d’inscrire la filière de thérapie cellulaire française sur la scène internationale. Face à une recherche amont de qualité, l’objectif est de faciliter sa valorisation en accompagnant les projets de R&D issus des laboratoires académiques et des PME jusqu’au stade de la production industrielle. Sont concernés ici les produits de thérapies cellulaires autologues et allogéniques.
Dans la pratique, la plateforme qui a nécessité un investissement de 18 millions d’euros possède une capacité de production annuelle de 5 000 lots thérapeutiques avec une zone de production de 2500 mètres carrés. Ces installations qui peuvent accueillir la quasi-totalité des lignées cellulaires autorisées par la législation peuvent permettre d’assurer la fabrication de huit produits différents en parallèle. Cinq médicaments de thérapie innovantes y sont d’ores et déjà en cours de développement dans le cadre du projet C4C qui associe CELLforCURE à un consortium de neuf partenaires publics et privés (2). Ces produits qui utilisent des types cellulaires différents (cellules de sang de cordon, lymphocytes, cellules souches hématopoïétiques, cellules immunologiquement compétentes, cellules somatiques pro-génitrices ou adultes) visent à proposer des alternatives aux greffes de moëlle osseuse en cas d’absence de donneur compatible ainsi que des traitements pour l’incontinence anale, le mélanome, le diabète pancréatoprive et les cardiopathies ischémiques. Alors que la production des premiers lots est prévue en novembre prochain, la plateforme sera en mesure dès 2014 de produire pour d’autres clients publics et privés. Ici, la palette de services proposés inclut notamment tout le travail d’industrialisation des procédés, les services règlementaires, la production de lots GMP pour les études de phase 3 ou encore la mise en place de la logistique nécessaire pour récolter, puis réacheminer les cellules à traiter vers le patient, quelle que soit leur origine (sang, tissus, biopsies, prélèvement de moëlle osseuse…). Un acheminement qui, à l’heure actuelle, ne peut être réalisé que par voie routière ou ferroviaire, puisque les transports par avion imposent un passage aux rayons X fatal pour les cellules. On notera d’ailleurs que l’inauguration de la plateforme par le ministre a été l’occasion pour CELLforCURE, de signer un accord de partenariat avec le canadien Héma-Québec qui est en train de se doter d’un outil industriel similaire. Ces installations de production baptisées CLAVIE devraient commencer à sortir de terre à partir de l’année prochaine sur le territoire de la ville de Québec. Grâce à ce contrat, chacun des deux partenaires se dote de la possibilité d’accélérer l’accès de ses produits et de ceux de ses clients au marché nord-américain pour CELLforCURE et au marché européen pour Héma-Québec.
Le CRCT sud-francilien
A peine le ministre du Redressement Productif avait-il inauguré la plateforme de CELLforCURE qu’une autre initiative majeure prenait-elle aussi un peu plus corps avec la pose, à Evry, de la première pierre du Centre de Recherche Clinique et Translationnelle (CRCT) Sud-Francilien. Situé à la proximité directe du centre de bioproduction de Genopole, de Genethon Bioprod, d’I-Stem (Institut des cellules Souches pour le Traitement et l’Etude des maladies Monogéniques) et du nouveau centre hospitalier sud francilien (CHSF), le CRCT vient fournir à Genopole le dernier maillon de la chaîne thérapeutique qui va de la recherche la plus fondamentale jusqu’au lit du patient. Avec le CRCT, il s’agit d’offrir aux chercheurs, aux industriels et aux praticiens hospitaliers une structure leur permettant de travailler ensemble afin d’accélérer l’application médicale des thérapies les plus innovantes (thérapie génique, thérapie cellulaire, protéines recombinantes et anticorps monoclonaux, médecine personnalisée…). Au sein du CRCT, il leur sera ainsi possible d’évaluer le potentiel de ces innovations thérapeutiques dans des conditions d’usage médical et d’en ouvrir le plus rapidement possible l’accès aux patients. La priorité sera d’abord mise sur les projets développés au sein des structures de recherche d’Evry, en particulier pour le traitement des maladies génétiques rares avec l’AFM-Téléthon et pour le traitement de maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, maladies ostéo-articulaires). Toutefois, le CRCT ne devrait pas se limiter à ces seuls projets. Créé à l’initiative de Genopole, du nouveau Centre Hospitalier Sud Francilien, de l’AFM-Téléthon et de l’Université d’Evry – Val d’Essonne, le CRCT a nécessité un financement de 16,5 millions d’euros apportés par la région Ile-de-France à hauteur de dix millions, par le département de l’Essonne à hauteur de cinq millions et par le Fonds européen de développement économique et régional (FEDER) à hauteur de 1,5 million d’euros. Ces investissements de la région et du département s’ajoutent au soutien important déjà apporté pour la construction de Genethon Bioprod qui vient d’ouvrir officiellement. La structure qui a obtenu le statut d’établissement pharmaceutique au mois de juillet dernier est en mesure de produire vingt lots de vecteurs (type lentivirus ou AAV) de thérapie génique par an. Doté de quatre suites de confinement L3 incluses dans 5000 m2 de laboratoires, le centre représente un coût de 28,5 millions d’euros et a été financé par l’AFM – Téléthon (5,5 millions), le Conseil régional d’Ile-de-France (8 millions), le Conseil général de l’Essonne (7 millions) et Genopole Evry (8 millions). Enfin, cette chaîne, qui va de l’université et du laboratoire de recherche jusqu’à l’hôpital en passant par les grands groupes et les jeunes entreprises innovantes, va se doter d’un nouveau maillon dédié à la formation de techniciens, de techniciens spécialisés et de techniciens supérieurs. Genopole vient en effet de conclure un partenariat avec le groupe IMT, institut de formation professionnelle pour les métiers de production pharmaceutique, qui va créer à Evry un centre de formation aux métiers de la bioproduction et des biotechnologies.
Anne-Lise Berthier
(1) Tels que définie par le règlement européenne de 2007 (n° 1394/2007), la catégorie des médicaments de thérapie innovante (ou de thérapie avancée) comprend les médicaments de thérapie génique, les médicaments de thérapie cellulaire somatique et les produits issus de l’ingénierie tissulaire. Depuis l’entrée en vigueur de ce règlement le 30 décembre 2008, quatre produits de thérapie avancée ont été autorisés en Europe. Ce sont les produits de thérapie cellulaire Chondrocelect® du belge Tigenix autorisé en 2009 et MACI® de Genzyme autorisé en 2013, le produit de thérapie génique Glybera® d’Uniqure autorisé en 2012 et enfin, ce mois-ci le produit d’immunothérapie cellulaire Provenge® (sipuleucel-T) de l’américain Dendreon. Actuellement, le comité des thérapies avancées de l’Agence européenne du médicament a classé 72 produits en développement dans cette catégorie des produits de thérapie avancée.
(2) Outre CELLforCURE, les partenaires du projet C4C sont les sociétés Celogos et Clean Cells, ainsi que l’Etablissement Français du Sang (EFS) à travers ses établissements régionaux Aquitaine–Limousin et Pyrénées-Méditerranée, le CHU de Bordeaux, le CHRU de Lille/Université de Lille 2, le CHU de Nantes, le CHU de Toulouse, la Banque de Tissus et de Cellules (BTC) des Hospices Civils de Lyon (HCL).
L’Essonne, terre d’accueil pour la biologie industrielle
Inauguration de la plate-forme industrielle de thérapies cellulaires de CELLforCURE aux Ulis par le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, pose de la première pierre du Centre de recherche clinique et translationnelle (CRCT) sud-francilien et ouverture officielle de Généthon Bioprod à Evry… Ce mois de septembre a été riche d’évènements majeurs pour les biotechnologies dans l’Essonne. Alors que Genopole dispose déjà d’un centre de bioproduction d’anticorps monoclonaux et de protéines recombinantes, l’addition de ces différentes infrastructures positionne désormais le département parmi les principaux sites européens pour le développement et la production de produits de thérapie avancée. Etat des lieux de ces différentes initiatives qui permettent d’accéder à la fabrication de produits de thérapie cellulaire, de produits de thérapie génique, de protéines recombinantes et d’anticorps monoclonaux dans un rayon de moins de trente kilomètres.
La plateforme industrielle de CELLforCURE
Aux Ulis, CELLforCURE, filiale du LFB créée en 2010 et dirigée par Pierre-Noël Lirsac, s’est dotée de la première plateforme européenne pour la production industrielle de produits de thérapie avancée (1). Ses installations qui constituent le volet industriel de la filière française de thérapie cellulaire viennent d’être inaugurées par le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg. L’initiative que le ministre a jugée « originale et audacieuse » s’inscrit dans le cadre des projets soutenus par le programme des Investissements d’Avenir et par bpifrance. Son ambition est claire puisqu’il s’agit d’inscrire la filière de thérapie cellulaire française sur la scène internationale. Face à une recherche amont de qualité, l’objectif est de faciliter sa valorisation en accompagnant les projets de R&D issus des laboratoires académiques et des PME jusqu’au stade de la production industrielle. Sont concernés ici les produits de thérapies cellulaires autologues et allogéniques.
Dans la pratique, la plateforme qui a nécessité un investissement de 18 millions d’euros possède une capacité de production annuelle de 5 000 lots thérapeutiques avec une zone de production de 2500 mètres carrés. Ces installations qui peuvent accueillir la quasi-totalité des lignées cellulaires autorisées par la législation peuvent permettre d’assurer la fabrication de huit produits différents en parallèle. Cinq médicaments de thérapie innovantes y sont d’ores et déjà en cours de développement dans le cadre du projet C4C qui associe CELLforCURE à un consortium de neuf partenaires publics et privés (2). Ces produits qui utilisent des types cellulaires différents (cellules de sang de cordon, lymphocytes, cellules souches hématopoïétiques, cellules immunologiquement compétentes, cellules somatiques pro-génitrices ou adultes) visent à proposer des alternatives aux greffes de moëlle osseuse en cas d’absence de donneur compatible ainsi que des traitements pour l’incontinence anale, le mélanome, le diabète pancréatoprive et les cardiopathies ischémiques. Alors que la production des premiers lots est prévue en novembre prochain, la plateforme sera en mesure dès 2014 de produire pour d’autres clients publics et privés. Ici, la palette de services proposés inclut notamment tout le travail d’industrialisation des procédés, les services règlementaires, la production de lots GMP pour les études de phase 3 ou encore la mise en place de la logistique nécessaire pour récolter, puis réacheminer les cellules à traiter vers le patient, quelle que soit leur origine (sang, tissus, biopsies, prélèvement de moëlle osseuse…). Un acheminement qui, à l’heure actuelle, ne peut être réalisé que par voie routière ou ferroviaire, puisque les transports par avion imposent un passage aux rayons X fatal pour les cellules. On notera d’ailleurs que l’inauguration de la plateforme par le ministre a été l’occasion pour CELLforCURE, de signer un accord de partenariat avec le canadien Héma-Québec qui est en train de se doter d’un outil industriel similaire. Ces installations de production baptisées CLAVIE devraient commencer à sortir de terre à partir de l’année prochaine sur le territoire de la ville de Québec. Grâce à ce contrat, chacun des deux partenaires se dote de la possibilité d’accélérer l’accès de ses produits et de ceux de ses clients au marché nord-américain pour CELLforCURE et au marché européen pour Héma-Québec.
Le CRCT sud-francilien
A peine le ministre du Redressement Productif avait-il inauguré la plateforme de CELLforCURE qu’une autre initiative majeure prenait-elle aussi un peu plus corps avec la pose, à Evry, de la première pierre du Centre de Recherche Clinique et Translationnelle (CRCT) Sud-Francilien. Situé à la proximité directe du centre de bioproduction de Genopole, de Genethon Bioprod, d’I-Stem (Institut des cellules Souches pour le Traitement et l’Etude des maladies Monogéniques) et du nouveau centre hospitalier sud francilien (CHSF), le CRCT vient fournir à Genopole le dernier maillon de la chaîne thérapeutique qui va de la recherche la plus fondamentale jusqu’au lit du patient. Avec le CRCT, il s’agit d’offrir aux chercheurs, aux industriels et aux praticiens hospitaliers une structure leur permettant de travailler ensemble afin d’accélérer l’application médicale des thérapies les plus innovantes (thérapie génique, thérapie cellulaire, protéines recombinantes et anticorps monoclonaux, médecine personnalisée…). Au sein du CRCT, il leur sera ainsi possible d’évaluer le potentiel de ces innovations thérapeutiques dans des conditions d’usage médical et d’en ouvrir le plus rapidement possible l’accès aux patients. La priorité sera d’abord mise sur les projets développés au sein des structures de recherche d’Evry, en particulier pour le traitement des maladies génétiques rares avec l’AFM-Téléthon et pour le traitement de maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, maladies ostéo-articulaires). Toutefois, le CRCT ne devrait pas se limiter à ces seuls projets. Créé à l’initiative de Genopole, du nouveau Centre Hospitalier Sud Francilien, de l’AFM-Téléthon et de l’Université d’Evry – Val d’Essonne, le CRCT a nécessité un financement de 16,5 millions d’euros apportés par la région Ile-de-France à hauteur de dix millions, par le département de l’Essonne à hauteur de cinq millions et par le Fonds européen de développement économique et régional (FEDER) à hauteur de 1,5 million d’euros. Ces investissements de la région et du département s’ajoutent au soutien important déjà apporté pour la construction de Genethon Bioprod qui vient d’ouvrir officiellement. La structure qui a obtenu le statut d’établissement pharmaceutique au mois de juillet dernier est en mesure de produire vingt lots de vecteurs (type lentivirus ou AAV) de thérapie génique par an. Doté de quatre suites de confinement L3 incluses dans 5000 m2 de laboratoires, le centre représente un coût de 28,5 millions d’euros et a été financé par l’AFM – Téléthon (5,5 millions), le Conseil régional d’Ile-de-France (8 millions), le Conseil général de l’Essonne (7 millions) et Genopole Evry (8 millions). Enfin, cette chaîne, qui va de l’université et du laboratoire de recherche jusqu’à l’hôpital en passant par les grands groupes et les jeunes entreprises innovantes, va se doter d’un nouveau maillon dédié à la formation de techniciens, de techniciens spécialisés et de techniciens supérieurs. Genopole vient en effet de conclure un partenariat avec le groupe IMT, institut de formation professionnelle pour les métiers de production pharmaceutique, qui va créer à Evry un centre de formation aux métiers de la bioproduction et des biotechnologies.
Anne-Lise Berthier
(1) Tels que définie par le règlement européenne de 2007 (n° 1394/2007), la catégorie des médicaments de thérapie innovante (ou de thérapie avancée) comprend les médicaments de thérapie génique, les médicaments de thérapie cellulaire somatique et les produits issus de l’ingénierie tissulaire. Depuis l’entrée en vigueur de ce règlement le 30 décembre 2008, quatre produits de thérapie avancée ont été autorisés en Europe. Ce sont les produits de thérapie cellulaire Chondrocelect® du belge Tigenix autorisé en 2009 et MACI® de Genzyme autorisé en 2013, le produit de thérapie génique Glybera® d’Uniqure autorisé en 2012 et enfin, ce mois-ci le produit d’immunothérapie cellulaire Provenge® (sipuleucel-T) de l’américain Dendreon. Actuellement, le comité des thérapies avancées de l’Agence européenne du médicament a classé 72 produits en développement dans cette catégorie des produits de thérapie avancée.
(2) Outre CELLforCURE, les partenaires du projet C4C sont les sociétés Celogos et Clean Cells, ainsi que l’Etablissement Français du Sang (EFS) à travers ses établissements régionaux Aquitaine–Limousin et Pyrénées-Méditerranée, le CHU de Bordeaux, le CHRU de Lille/Université de Lille 2, le CHU de Nantes, le CHU de Toulouse, la Banque de Tissus et de Cellules (BTC) des Hospices Civils de Lyon (HCL).
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